Les ornements décoratifs dans les styles architecturaux.
Chaque style architectural possède des références parfaitement mises en valeur dans un contexte précis afin de conserver un certain équilibre. La fabrication sur-mesure d’ornements dans un certain style architectural doit préserver l’esprit même de ce style.
Tout staffeur ornemaniste qui maîtrise son art se doit de connaître les origines et les particularités des ornements dans les différents courants architecturaux. Cette connaissance permet de reproduire des éléments décoratifs en accord avec le projet de rénovation ou de construction.
Aperçu de la genèse des ornements à travers trois styles architecturaux : antique, byzantin et oriental.
La genèse : l’Antiquité
L’Antiquité est le point de départ de notre connaissance en architecture. Avec ces trois principaux ordres architecturaux (ordre dorique, ordre ionique et ordre corinthien), la Grèce nous a légué un grand nombre de motifs décoratifs pour l’architecture et la décoration.
L’harmonie de leurs ornements et la recherche parfaite des proportions a conduit à la définition du mot « classicisme ».
Fortement inspirés de l’art assyrien, les motifs les plus répandus durant ce courant sont les palmettes, les griffons, personnages ailés et animaux fantastiques. La nature était également l’une de leurs grandes sources d’inspiration, avec notamment l’iris, la rose ou le lys ainsi que la feuille d’acanthe.
Dans ce courant, les motifs ornementaux venant toujours se subordonner à l’architecture d’un moment dont ils essayaient d’en révéler la prestance.
L’art byzantin
Bien que les motifs ornementaux de l’architecture byzantin soit en grande partie l’héritage de l’Antiquité, l’influence de l’art Persan lui confère un caractère oriental original. Œuvre emblématique de l’art byzantin, l’église Saint Sophie de Constantinople arbore des contrebutements dans sa coupole. Dans ce courant architectural, les décors ornementaux fabriqués en plâtre, et plus particulièrement en stuc dans les régions du nord, sont prédominants.
L’ornementation d’inspiration byzantine va rayonner durant tout le Moyen Âge en influençant autant les écoles russes, slaves, anglo saxophone que les écoles vénitiennes et arabes.
Bien que les décors et motifs byzantins, impliquant clarté et pondérations, s’inspirent fortement de la Grèce, le caractère oriental les pousse vers la complexité et l’abondance de motifs.
L’art oriental et l’art islamique
La caractéristique majeure de l’art oriental est l’animation des surfaces à travers des motifs géométriques tels que les polygones entrelacés de décors végétaux. La géométrie dans les ornements est la base de l’ornementation bien qu’elle ne soit pas toujours visible.
Les tresses ou les nœuds sont fréquemment employés afin d’encadrer les décors géométriques. Les motifs souvent présents dans ce courant sont l’amande, l’épi, la coquille, la palmette (emprunté à l’art antique) interprétés de manière géométrique.
Du fait de son nomadisme et certainement influencé par l’art Persan, l’art oriental a fortement ancré sa décoration dans le mouvement, la géométrie et les arabesques.
Un grand nombre de ces décors raffinés furent fabriqués à partir de plâtre sculpté. En effet, la rapidité de fabrication et l’absence de véritables contraintes en faisait un matériau idéal pour renouveler rapidement les ornements des palais.
L’Alhambra de Grenade, œuvre emblématique de l’architecture mauresque, est un parfait exemple de cette abondance de plâtre sculpté.
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